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raineté. Tom était heureux, plus heureux qu’il ne l’avait jamais été dans les plus éblouissants de ses rêves, plus heureux que ne l’était le plus heureux des enfants d’Angleterre ; car il se disait que le jour qui allait se lever devait être le plus beau jour de sa vie, le jour où il allait être solennellement couronné Roi d’Angleterre.

À la même heure, Édouard Tudor, le vrai roi, mourait de faim, de froid, de fatigue ; les vêtements mis en lambeaux par la foule qui le tiraillait en tous sens, le corps couvert de contusions, les pieds nus, la tête nue, le visage souillé de poussière, ruisselant de sueur, il se débattait contre les curieux amassés aux abords de l’abbaye de Westminster, où des centaines d’ouvriers allaient et venaient, affairés comme des fourmis, et achevaient à la hâte les préparatifs de la fête du couronnement royal.