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— Non, ce n’est pas Jehovah qui m’a persécuté, c’est le roi d’Angleterre. Je me souviens maintenant. Il a renouvelé contre les Juifs les édits de Nabuchodonosor, comme il a renouvelé contre les Chrétiens les édits de Julien. Roi ! te souviens-tu que, la 11e année du règne de Néron, on vit paraître au milieu de la nuit une lumière éclatante qui environna le temple de Jérusalem et son autel pendant plus d’une demi-heure, en sorte qu’on semblait être en plein jour ? La porte orientale, toute d’airain et si pesante que vingt hommes avaient peine à la mouvoir, s’ouvrit d’elle-même, quoique fermée par des verrous énormes qui pénétraient profondément dans le seuil et dans les murs. Quelque temps après, au moment où le soleil allait se coucher, on aperçut dans les airs des épées, des chars de feu et des troupes armées qui environnaient la ville et semblaient ensuite traverser les rues. À la fête de la Pentecôte, les sacrificateurs étant entrés dans le temple pour leurs fonctions furent tout à coup frappés d’un bruit confus, puis une voix se fit entendre au fond du sanctuaire : Sortons d’ici ! sortons d’ici ! Alors Jésus, fils d’Hanani, cria : Voix de l’Orient ! voix de l’Occident ! voix des quatre vents ! voix contre Jérusalem et contre le temple ! voix contre tout le peuple !… Roi ! les tiens ont détruit Jérusalem et lui ont donné le nom d’Ælia Capitolina ! Alors, comme le fils d’Hanani, j’ai crié : Malheur ! malheur ! malheur ! malheur à la ville ! malheur à tout le peuple ! malheur à moi-même ! J’ai couvert ma tête de cendres et j’ai fui dans le désert pour n’être pas témoin de l’outrage fait à Jéhovah et aux Juifs !

Il déclama pendant une heure, les yeux injectés de sang, les poings crispés, la face convulsée. Puis tout