rome[1] cette gonzesse[2], une empuse[3] qui jetait des pierres enchantées dans les champs[4], et à qui je n’eusse pas donné mon âme à garder, de peur de malengin[5].
— C’est ce qui l’a perdue. Elle parlait tant de Baphomet[6], elle épelait si couramment les talamasques[7] et les achérontiques[8], elle a fait tant tourner le sas[9], que tout le monde a dû reconnaître qu’elle pratiquait la magie noire. Elle a été de par la loi brûlée vive à petit feu. J’en ai été tout ému de voir avec quel courage elle a subi son sort, disant : Dieu vous damne ! à la foule qui la regardait la bouche bée, tandis que les flammes léchaient son corps, montaient jusqu’à son visage, faisaient pétiller ses cheveux pendants et craquer les os de sa vieille tête grise. Elle les damnait et les maudissait, dis-je, tellement que si je vivais mille ans, je n’entendrais jamais plus malédictions pareilles et semblables vomissements de blasphèmes. Hélas ! le grand art est mort pour nous avec elle. Il y en a bien qui l’imitent de loin, faiblement, mais personne ne lui va à la cheville.
L’Hérissé eut un long soupir, auquel les auditeurs firent écho en manière d’oraison funèbre. Il y eut pendant un certain temps un profond accable-