vivants dans l’huile bouillante, ou plutôt on ne les y jette pas, mais on les y descend par une corde, petit à petit, d’abord les pieds, puis les jambes, puis…
— Oh ! je vous en prie, mylord, n’allez pas plus loin ; je ne saurais supporter le récit de ces horreurs.
Tom s’était couvert les yeux des deux mains, comme pour échapper à la vue du sinistre spectacle.
— Je vous en supplie, mylord, dit-il près de suffoquer, faites changer cette loi. Oh ! ne souffrez point que de pauvres créatures du bon Dieu soient soumises à de pareilles tortures.
Le visage du comte rayonna de satisfaction. Hertford était une âme noble, compatissante, cédant aux impulsions généreuses, chose peu commune parmi les grands du royaume, à cette époque où la force et la violence étaient la règle de conduite habituelle des rois et des princes.
— Ces paroles de Votre Majesté, dit-il, ont désormais signé et scellé l’abrogation de la loi contre les empoisonneurs. L’histoire s’en souviendra, sire, pour en reporter tout l’honneur au règne de Votre Majesté.
Le sous-shérif se disposait à se retirer avec le condamné. Tom lui fit signe d’attendre :
— Je voudrais, dit-il, examiner cette affaire d’un peu plus près. Cet homme affirme qu’il n’y a pas de preuves contre lui. Dites-moi sur quoi reposent l’accusation et la condamnation.
— Plaise à Votre Majesté, il conste, par le procès, que cet homme est entré dans une maison du hameau d’Islington, où gisait un malade. Trois