CHAPITRE XV.
TOM REND LA JUSTICE.
Le lendemain, les ambassadeurs étrangers se présentèrent au palais en brillant cortège. Tom, assis sur le trône, les reçut en grande pompe. Cette cérémonie dépassait en splendeur toutes celles qu’il avait vues jusqu’alors. Aussi fut-il d’abord ébloui de ce magnifique spectacle qui exaltait son imagination.
Cependant l’audience dura si longtemps, les adresses qui se succédaient étaient si monotones, que bientôt le plaisir qu’il avait eu se changea en un mortel ennui.
Tom répétait machinalement les mots que lord Hertford lui mettait en quelque sorte dans la bouche, et faisait tout son possible pour s’acquitter convenablement de son rôle. Tout cela était si nouveau pour lui, tout cela lui imposait une si grande contrainte, que l’attente générale fut presque déçue. Il avait assez l’air d’un roi, mais il ne pensait point comme un roi, ne sentait point tout ce qu’un roi doit ressentir quand les représentants officiels des plus grandes puissances se réunissent au pied de son trône pour le complimenter sur son avènement. Lorsque la cérémonie fut achevée, la seule chose qu’il éprouvât, ce fut une immense satisfaction d’être débarrassé de cette corvée.