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de combat en fer doré, jusqu’au pied du trône, où il monta gravement et s’assit pour prendre connaissance des affaires d’État. Son « oncle » lord Hertford, se tint debout à côté de lui, afin d’assister l’intelligence royale de ses sages conseils.

La commission des hommes illustres chargés par le roi défunt de l’exécution du testament se présenta ensuite, à l’effet de demander l’approbation de ses actes. Ceci n’était d’ordinaire qu’une formalité ; mais, dans les circonstances présentes, il y avait quelque chose de plus qu’une formalité à remplir, puisque le royaume était sans régent ou, comme on dit en Angleterre, sans protecteur. L’archevêque de Canterbury lut son rapport sur le décret rendu par le Conseil exécutif, au sujet des obsèques de l’illustre Roi défunt, et termina cette lecture en nommant les signataires de ce document : l’archevêque de Canterbury, le lord chancelier d’Angleterre, lord William Saint-John, lord John Russell, le comte Édouard de Hertford, le vicomte John Lisle, l’évêque de Durham Cuthbert…

Tom n’écoutait pas. Une seule chose l’avait frappé dans cette énumération fastidieuse de termes et de noms inconnus pour lui. Il se tourna vers lord Hertford, qui se pencha vers le trône, et lui demanda presque à l’oreille :

— Quel jour disent-ils qu’aura lieu l’enterrement ?

— Le 16 du mois prochain, sire.

— Quelle étrange folie ! Et croit-on pouvoir le conserver jusque-là ?

Pauvre petit, il était encore tout novice au métier royal ; il n’avait vu jusqu’alors que les enterrements