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M. Émile Blémont. L’ironie reste toujours le trait marquant ; mais cette ironie perd ici son allure triviale. Parfois subtile, souvent ingénieuse, elle a en certains endroits les plus hardis élans de la satire

D’une lecture attrayante, instructive, morale, au sens large et élevé de ce mot, d’une pureté de style que la traduction française s’est attachée à faire encore mieux ressortir, d’un grand fond de vérité où l’analyse psychologique se constate presqu’à chaque page sous la science de la composition et l’animation de l’intrigue, Le Prince et le Pauvre est de ces livres qui laissent une trace durable.

Les Anglais, dont il critique les institutions et les mœurs d’un air naïf ou narquois, ne pardonnent point à Mark Twain, et Le Prince et le Pauvre a réveillé toutes les vieilles haines de John Bull contre Frère Jonathan. En France, on le jugera, croyons-nous, avec plus d’impartialité, de sang-froid, et par conséquent avec plus d’équité.