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figure avec un intense intérêt, pendant quelques instants, il tira d’une poche intérieure un numéro plié du journal.

— « Là, dit-il, là. Voici ce que vous avez écrit. Lisez-le-moi, vite, secourez-moi. Je souffre. »

Je lus ce qui suit. Et à mesure que les phrases tombaient de mes lèvres, je pouvais voir renaître le calme sur son visage, ses muscles se détendre, l’anxiété disparaître de sa face, la paix et la sérénité se répandre sur ses traits comme un clair de lune béni sur un paysage désolé :

« Le guano est un bel oiseau, mais son éducation exige de grands soins. On ne doit pas l’importer avant juin ou après septembre. En hiver, on aura soin de le tenir dans un endroit chaud, où il puisse couver ses petits. »

« Il est évident que la saison sera tardive pour les céréales. Le fermier fera bien de commencer à aligner les pieds de blé et à planter les gâteaux de sarrasin en juillet au heu d’août. »

« Quelques mots sur la citrouille : Cette baie est fort appréciée par les indigènes de l’intérieur de la Nouvelle Angleterre, qui la préfèrent à la groseille à maquereau pour faire les tartes. Ils la préfèrent aussi à la framboise pour nourrir les vaches, comme étant plus nutritive sans empâter. La citrouille est la seule variété comestible de la famille des oranges qui réussisse dans le nord, excepté la gourde et une ou deux espèces de calebasses. Mais la coutume de la planter dans les cours en façade des maisons, pour faire des bosquets, disparaît rapidement. Il est aujourd’hui généralement reconnu que la citrouille, pour donner de l’ombrage, ne vaut rien. »

« La saison chaude approche, et les jars commencent à frayer... »