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SUR LES FEMMES DE CHAMBRE


Contre toutes les femmes de chambre, de n’importe quel âge ou pays, je lève le drapeau des célibataires parce que :

Elles choisissent, pour l’oreiller, le côté du lit invariablement opposé au bec de gaz. Ainsi, voulez-vous lire ou fumer, avant de vous endormir (ce qui est la coutume ancienne et honorée des célibataires), il vous faut tenir le livre en l’air, dans une position incommode, pour empêcher la lumière de vous éblouir les yeux.

Si, le matin, elles trouvent l’oreiller remis en place, elles n’acceptent pas cette indication dans un esprit bienveillant. Mais, fières de leur pouvoir absolu et sans pitié pour votre détresse, elles refont le lit exactement comme il était auparavant, et couvent des yeux, en secret, l’angoisse que leur tyrannie vous causera.

Et chaque fois, inlassablement, elles détruisent votre ouvrage, vous défiant et cherchant à empoisonner l’existence que vous tenez de Dieu.

S’il n’y a pas d’autre moyen de mettre la lumière dans une position incommode, elles retournent le lit.

Quand vous avez placé votre malle à cinq ou six pouces du mur, pour que le couvercle puisse rester debout, la malle ouverte, elles repoussent invariablement la malle contre le mur. Elles font cela exprès.