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Et l’ange abandonné n’aperçut dans la nuit
Que des solitudes profondes.
Il s’effraie, il regarde… un astre, un astre encor,
Loin des cieux, loin du jour égarait son essor ;
Satan le voit, Satan arrive,
Il le frappe en passant d’une main convulsive,
L’entraîne, et dans un bond, avec son bras de fer,
Le pousse haletant jusqu’au seuil de l’enfer.

Deux fois il étreignit contre le gouffre immonde
Cette comète vagabonde,
Deux fois comme un vautour qui lutte corps à corps,
Il l’épuisa par ses efforts,
Et deux fois sa pâle victime,
Suppliante, effarée, avec un cri sublime,
Éleva ses ailes de feu,
Et lui, deux fois vaincu par le grand nom de Dieu,
Retomba tout seul dans l’abîme.

Alors un des échos du grand cygne éternel,