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les grains étaient déjà à un prix très-haut : les achats ont été bornés à 34,614 setiers, mesure de Limoges, qui ont coûté, y compris les frais, 354,993 livres 1 sou 9 deniers.

De plus, il a encore été acheté à Nantes et à Bordeaux 90 barriques de riz qui ont coûté, avec les frais de transport, 14,074 livres 5 sous. Je ne répéterai point ici le détail des achats et des ventes de ces grains : vous le trouverez article par article dans un des tableaux que je joins à cette lettre, qui est intitulé : Résultat des comptes des achats de grains pendant les années 1770 et 1771. Vous pourrez observer dans ce résultat, qu’en général il y a eu un peu de profit sur les grains venus en 1770 de Dantzick et d’Amsterdam ; mais qu’il y a toujours eu de la perte sur les grains venus de Nantes et de Bordeaux, tant en 1770 qu’en 1771.

En 1770, les profits sur les grains du Nord ont surpassé la perte sur les grains de Nantes et de Bordeaux de 7,062 livres 18 sous 5 deniers ; mais ce profit s’est trouvé plus qu’absorbé par la non-rentrée de 10,633 livres sur les 28,000 livres avancées pour les approvisionnements de différentes villes, en sorte qu’il y a eu une perte réelle sur les opérations de l’approvisionnement de 1770 ; mais cette perte s’est réduite, comme j’ai déjà eu l’honneur de vous le dire, à une somme de 3,630 livres 1 sou 7 deniers.

Il s’en faut bien que la balance des approvisionnements de 1771 ait été aussi peu désavantageuse, puisque la valeur des grains rendus dans les lieux de la consommation a monté à 354,993 livres 1 sou 9 deniers, tandis que la totalité des ventes n’a monté qu’à 246,984 livres 4 sous 3 deniers ; ce qui fait une différence de 108,000 livres 17 sous 6 deniers. Mais cette différence que présente la comparaison de la totalité des achats à la totalité des ventes, excède d’environ un cinquième la perte réelle, puisqu’il reste une certaine quantité de grains invendus qui serviront à remplir une partie des besoins de 1772.

Il convient donc de déduire de cette perte apparente : 1o la valeur de 3,003 setiers de seigle restés invendus, et qu’on peut évaluer quant à présent 7 francs le setier ; 2o la valeur de 84 setiers de baillarge ou d’orge de mars, évaluée à 5 livres 10 sous, ce qui fait en total pour ces deux objets 21,483 livres, et réduit par conséquent la perte réelle Sur les approvisionnements de 1771 à 86,525 livres 17 sous 6 deniers.