était en chaume ; et tous ces fruits des moindres accroissements de la richesse des cultivateurs, en sont à l’instant de nouvelles et plus abondantes sources.
On a eu autrefois la mauvaise politique d’empêcher les communes de se cotiser pour faire ainsi les travaux publics qui peuvent les intéresser. Cela contribue beaucoup à donner aux villages l’apparence, et en grande partie la réalité de la misère, en rendant les habitations malsaines et les charrois difficiles et coûteux. La raison pour laquelle on s’opposait à ces dépenses particulières des villages, était la crainte qu’ils n’en eussent plus de peine à acquitter les impôts. Cette raison est aussi mauvaise qu’ignoble ; car les villages ne peuvent se portera ces sortes de travaux que pour leur utilité commune, et il est clair qu’en faisant ce qu’ils reconnaissent être leur propre, avantage, ils se mettent plus à leur aise, et augmentent par conséquent leur faculté de payer.
D’ailleurs, lorsque l’impôt est acquitté, il est clair encore que les propriétaires sont bien les maîtres de faire de leur revenu ce qu’il leur plaît ; et que, s’ils s’entendent pour l’employer à rendre le pays plus habitable et à faciliter les travaux productifs, ils en font un des usages les plus désirables pour la société, et par conséquent pour Votre Majesté même.
Ces petits travaux spécialement utiles à chaque lieu, outre l’avantage direct dont ils seront pour les paroisses qui les feront exécuter, auront celui de faciliter extrêmement la police des pauvres, dont je pense qu’il faudrait laisser en chaque paroisse la manutention à l’assemblée municipale. Elle fournirait des occasions de les employer dans les saisons mortes, et de rendre la charge de leur entretien presque insensible à la paroisse.
Un autre avantage considérable qu’on doit retirer des assemblées municipales de village, est la confection simple et sans frais d’un terrier général du royaume. Chaque assemblée étant obligée pour régler ses voix d’énoncer, dans le procès-verbal de leur distribution, à quel titre chacun de ses membres en jouit, n’y pourra guère parvenir qu’en faisant la description des terres par tenants et aboutissants. Cela ne sera pas très-pénible pour l’assemblée du village, car chacun v connaît fort bien ses propres terres et celles de ses voisins. On peut les conduire en peu d’années à justifier leurs titres à voix par arpentages et cartes topographiques, en adjugeant par provision