Paroisse de
(18) Comme les tâches ne doivent être données que pour un petit nombre de jours, et comme par conséquent la même brigade exécutera plusieurs tâches dans le cours de la campagne, il convient de destiner dans le registre un feuillet pour chaque brigade, afin qu’on puisse sans confusion enregistrer à la suite les unes des autres toutes les tâches qu’une même brigade fera dans le cours de la campagne. En supposant que chaque brigade soit composée, l’une portant l’autre, de huit personnes, un atelier de huit cents travailleurs ne formera que cent brigades, et n’exigera qu’un registre de cent feuilles.
(19) Il sera fourni aux conducteurs des registres dont les feuilles seront réglées d’avance et disposées en colonnes, afin qu’ils n’aient d’autre peine que celle de les remplir. Il faut que ces registres soient reliés, et du même format que le cahier qui comprendra les listes des paroisses, afin que le conducteur puisse les porter dans un sac de toile cirée qui les garantisse de la pluie.
(20) Cette méthode de distribuer les tâches par famille ou par brigade n’empêche pas qu’il ne soit encore difficile de proportionner ces tâches au nombre, à l’âge, à la force des personnes qui composent chaque famille. Pour établir cette proportion avec une exactitude rigoureuse, il serait d’abord nécessaire d’évaluer ce que peut faire un homme par jour, suivant l’espèce d’ouvrage, la qualité du terrain plus ou moins dur à fouiller, et la distance plus ou moins grande des deux termes du transport ; enfin, en ayant égard à toutes les difficultés qui se présentent. Cette évaluation devient encore plus embarrassante par la nécessité d’avoir égard à la différence de force des hommes, des femmes, des enfants qu’on emploie ; c’est cependant d’après toutes ces considérations que doit être déterminé le prix des ouvrages à la toise cube ou à la toise courante.
On sent qu’il faudrait, pour cette opération, des gens instruits du toisé et de la valeur des ouvrages ; or, on ne peut se flatter d’en trouver un nombre suffisant pour diriger tous les ateliers qu’on se propose d’établir.
(21) Dans l’impossibilité de trouver un assez grand nombre de commis capables d’exécuter cette opération méthodiquement, il faudra se contenter de chercher des hommes raisonnables qui fixeront ces tâches d’après une estimation un peu arbitraire, et qui ensuite marchanderont avec le chef de brigade, comme un bourgeois, lorsqu’il fait faire dans son domaine des fossés, des défrichements, des remuements de terres. Ce bourgeois fait marché avec des ouvriers aussi peu instruits que lui ; il se trompe quelquefois à son préjudice, quelquefois à celui de l’ouvrier : cependant on ne voit pas que ces