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INDUSTRIE
MANUFACTURIÈRE ET COMMERCIALE.


I. CORRESPONDANCE AVEC M. TRUDAINE, AU SUJET DES ENCOURAGEMENTS RÉCLAMÉS POUR UNE MANUFACTURE DE LA VILLE DE LIMOGES, ET DES FAVEURS QU’ON PEUT EN GÉNÉRAL ACCORDER À CES SORTES D’ÉTABLISSEMENTS.
II. LETTRES SUR L’EXTENSION DE LA LIBERTÉ DU COMMERCE DES COLONIES.
III. LETTRE À L’ABBÉ TERRAY, SUR LE DROIT DE MARQUE DES FERS.

OBSERVATIONS DE L’ÉDITEUR.

Avec la traduction précédente se termine la partie purement spéculative des œuvres économiques de Turgot. Celle que nous abordons continue de montrer le philosophe précurseur d’Adam Smith ; mais elle révèle en même temps dès son début, par la correspondance avec M. Trudaine, le véritable homme d’État, le grand et moral administrateur.

C’est dans l’ensemble des actes de cet homme illustre, depuis le moment où la direction d’une grande province lui est confiée jusqu’à celui où l’intrigue le chasse du ministère, qu’il faut chercher la réponse à cette accusation banale répétée, depuis près d’un demi-siècle, sous toutes les formes, que Turgot ne vit tout qu’en abstraction, qu’il dédaigna de porter ses regards sur les faits, qu’il ne fit aucune attention au pays qu’il régissait, au siècle où il vivait, et ne tint nul compte des usages, des préjugés et des intérêts de son époque[1]. Il n’est peut-être pas, en effet, une seule des pièces qui composent la série de documents à laquelle nous sommes parvenus, qui ne soit une preuve convaincante du peu de fondement de ces divers reproches. S’il fallait les prendre au pied de la lettre, Turgot devrait être considéré comme le novateur le plus fougueux dont l’histoire fasse mention, tandis qu’il n’est pas, au contraire, d’admi-

  1. M. de Montyon, Particularités et observations sur les ministres des finances.