On voit, par ce tableau, que le prix moyen du setier est de vingt-cinq francs ; mais que c’est par la compensation d’une varia-
bien qu’à cause de ses excellentes qualités nutritives, que les peuples doivent en préférer la culture à celle de tous les autres végétaux. — Pour les peuples mangeurs de blés, les famines sont moins à craindre et l’importation est possible. Pour les peuples mangeurs de pommes de terre l’importation n’est pas possible.
La relation de l’abondance à la rareté n’est donc pas celle qu’indique Turgot. D’après des observations multipliées on peut regarder
1o Comme bonne récolte celle qui donne 4 pour 100 d’excédant, soit la nourriture de 14.60 jours ;
2o Comme récolte abondante celle qui donne 6 pour 100 d’excédant, soit la nourriture de 21.90 jours ;
3o Comme récolte très-abondante celle qui donne 10 pour 100 d’excédant, soit la nourriture de 36.50 jours.
Les prix correspondant à ces résultats sont alors
Pour la première, 18 francs ;
Pour la deuxième, 16 francs ;
Pour la troisième, 14 francs.
Les récoltes en déficit sont de la même manière classées comme suit :
1o Récolte médiocre, 4 pour 100 en moins, ou 14 jours 60 de déficit ;
2o Mauvaise récolte, 6 pour 100 en moins, ou 21 jours 90 de déficit ;
3o Très-mauvaise, 10 pour 100, ou 36 jours 50 de déficit.
Les prix sont alors,
Pour la première, 25 francs ;
Pour la deuxième, 28 francs ;
Pour la troisième, 36 francs.
En comparant ces chiffres entre eux, on voit qu’entre la très-abondante récolte et la très-mauvaise récolte il y a une différence de 20 pour 100 en production, ou de 75 jours ; et les prix sont entre eux comme 14 et 56.
Ainsi, une année qui donne un déficit de 56 jours, ou de 10 pour 100 seulement, est une très-mauvaise année, et pour ce seul déficit on voit les prix s’élever de 100 pour 100, et passer de 18 francs, prix de l’année moyenne, à 56 francs !
En 1811, selon M. Millot, l’un des juges les plus compétents en cette matière,