Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
Les Songes

lence, & il craint de même également & de le rompre & de le garder.

S’il eſt encore aimé de Azila, s’il peut en être convaincu, tous les momens qu’il tarde à s’en convaincre, ſont autant d’inſtans retranchés de ſa vie.

Mais, s’il n’eſt plus aimé, ſi l’on ne peut diſſiper ſes ſoupçons, il va s’ôter le ſeul bien qui lui reſte, le pouvoir au moins de douter de ſon malheur.

Il me ſembloit que je partageois tous ſes mouvemens. J’y joignois même une certaine crainte d’irriter ce qu’on aime en le mettant dans l’impoſſibilité de ſe juſtifier, & je cher-