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du Printems.

lui : tes ſoupirs, tes langueurs rien avec lui n’eſt perdu pour toi. Vos cœurs toujours d’intelligence, devinent, interprêtent tous leurs mouvemens.

Les Amans ordinaires ne font qu’être heureux, mais, Pholoé & moi, nous ſentons que nous le ſommes, & combien ! Notre bonheur eſt écrit dans tous nos regards, & c’eſt dans chaque regard un bonheur différent.

Ainſi notre flâme ſera toujours vive, ainſi ſera toujours nouvelle notre félicité, parce qu’auſſi grande qu’elle puiſſe être, elle eſt encore plus variée qu’elle n’eſt grande.

Mais ce ſont mes ſonges que tu m’as demandés, ce ne ſont