Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xliii
PREFACE.

Je ſçais, auſſi bien que perſonne que je me dois à moi-même avant que de me devoir aux autres hommes. Mais je ſuis né avec une ame ſenſible, & leur être ſe trouve par-là tellement identifié avec moi que leurs maux me ſont plus cruels que les miens mêmes ; je pleure ſur eux & ne pleure pas ſur moi : l’humanité outragée m’a revolté & me revoltera toujours. Toujours je la défendrai avec une noble liberté, quelque danger que je coure en le faiſant, & la raiſon en eſt que je ſouffrirois plus en pareil cas à me