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(Il marche de long en large, et il se prend à pleurer et à crier comme un fou de plus en plus excité.)
ourashima

Des parents attentifs me comprendraient, mais les miens sont trop loin de moi et leur appui me manque. Est-ce vraiment aimer d’un amour paternel que de troubler le cœur d’un enfant malheureux au lieu de le secourir ?

(Il est debout à droite de la scène et s’arrête en pleurant.)
(Son père, caché derrière un pin, se dispose à courir vers lui, la mère l’arrête.)
ourashima

Ainsi sous le vaste ciel (Il regarde le ciel avec un geste menaçant), personne qui puisse me comprendre !

le chant

Je ne peux plus aimer ni les fleurs ni les chants d’oiseaux, car dans ce monde il n’y a personne pour me comprendre. Les amis ne vous aiment que dans la prospérité. Ah ! j’ai le dégoût et l’horreur du monde.

(À ce moment, la lune se montre entre les nuages et éclaire le dos d’Ourashima baissé. Il aperçoit tout à coup son ombre qui se projette sur la terre. Alors il s’assied, le regard tourné vers la mer, et devient pensif.)
le chant

C’est la lune seule que j’admire et aime.