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troisième pêcheur

Il suffit de parler de quelqu’un pour voir son ombre, dit le proverbe. Voici la mère d’Ourashima.

(Ils achèvent de plier leurs filets.)
premier pêcheur

Elle vient ? J’aime mieux ne pas la rencontrer.

deuxième pêcheur

Évitons-la.

premier pêcheur

Oui, sauvons-nous.

(Ils disparaissent à gauche.)

Scène II

Au commencement de la nuit. La lune est cachée par les nuages. Le temps est sombre. On entend le bruit du vent et des vagues. Un chant s’élève et, vers le milieu de ce chant, la mère d’Ourashima apparaît. Âgée de plus de soixante ans, d’allure simple, mais non vulgaire, c’est une femme de paysan riche. L’expression de son visage et son attitude indiquent qu’elle cherche quelqu’un.

le chant (l’air de Tokiwazu)

Les branches des buissons sont agitées par le vent de l’automne qui secoue les feuilles et disperse leur rosée. Mon cœur plein de larmes s’attriste quand la lune se cache derrière les nuages.

(Au rythme du chant, la vieille femme fait quelques gestes.)