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LA

PHOTOGRAPHIE ANIMÉE.

CHAPITRE I.

ORIGINES DE LA PHOTOGRAPHIE ANIMÉE.

Persistance de la vision. — Il n’est pas d’enfant qui ne se soit amusé à faire tourner rapidement un charbon incandescent : il se produit alors une raie de feu continue. C’est là une illusion d’optique qui provient de la persistance des impressions lumineuses sur la rétine. Lorsque notre œil reçoit une impression vive, l’image produite alors ne disparaît pas instantanément, elle s’efface graduellement, et, d’après les expériences de Plateau, cette persistance serait en moyenne d’un douzième de seconde, dans le cas du charbon incandescent ; mais elle varie suivant la puissance d’éclairement de l’objet observé. Ainsi nous apercevons l’étincelle électrique, et cependant elle est presque instantanée, tandis qu’une balle ou un boulet ne peuvent être aperçus à leur passage, et pourtant leur vitesse est bien moindre ; mais l’un est éclairé vivement, l’autre ne réfléchit qu’une lumière diffuse. L’explication physiologique de cette aptitude particulière de l’œil a été découverte presque simultanément en 1876 par Boll et par Kiïhn. Ils démontrèrent que le fond de l’œil était imprégné d’une substance particulière, le pourpre rétinien extrêmement sensible à la lumière. Ce pourpre rétinien était détruit par les images lumineuses d’une façon analogue à celle qui modifie les sels d’argent de la plaque photographique ; mais, sous l’action vitale, cette substance sensible se reconstituait avec une rapidité extrême. La persistance de la vision résulte donc de l’espace de temps pendant T. 1