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exécutant avec lenteur les mouvements du galop, l’oiseau voler en battant lentement des ailes. Alors le phénomène, que sa grande vitesse rendait presque insaisissable, devient facile à observer et à comprendre.

Qu’a-t-il fallu pour rendre, par exemple, cinq fois plus lent un mouvement qui était trop rapide ? Il a suffi de prendre, à chaque seconde, cinq fois plus d’images du cheval ou de l’oiseau qu’il n’en faut pour avoir la sensation continue du mouvement, et, dans la projection de ces images, d’en ralentir la succession à la fréquence nécessaire. Inversement, les phénomènes très lents, les mouvements des nuages, l’épanouissement d’une fleur, l’accroissement d’un végétal, deviennent très saisissables lorsque, en prenant les images à de longs intervalles, on les projette en un temps très court.

Ainsi, par le simple changement de vitesse des mouvements qu’elle reproduit, la Chronophotographie facilite singulièrement l’observation de la Nature. Mais on peut lui demander plus encore. Un mouvement, pour être bien connu, doit être exactement mesuré dans les deux éléments qui le constituent : l’espace et le temps ; ces deux grandeurs doivent être ramenées à la commune mesure, le mètre. Or, ce résultat a été atteint par la Chronophotographie. Le Livre de M. Trutat rappelle les premiers essais d’une méthode par laquelle les images successives, combinées en une figure unique, forment une véritable épure du mouvement : c’est la Chronophotographie sur plaque fixe. Les figures ainsi obtenues se prêtent à une analyse rigoureuse au moyen de la règle et du compas. Cette méthode a pris,