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gómez arias.

fondément ; elle sent même qu’elle l’aime plus tendrement que jamais.

Ayant oublié la trahison de son amant, et incapable de supposer une nouvelle perfidie, Theodora rentra chez elle pour se nourrir de son bonheur, et elle attendit le jour avec anxiété.

Pendant ce temps, Gómez Arias, agité par la plus vive impatience, parcourait à grands pas son appartement. À peine Theodora l’eut-elle quitté, que tout sentiment de pitié, toute considération se turent, et son imagination ne fut plus occupée que du danger que couraient ses ambitieux projets, et du désir de les voir accomplis. Le matin vint, et Don Lope marchait encore avec cette irrégularité qui peignait le trouble de ses sens. Quelquefois il s’arrêtait, il pesait une idée qui lui semblait bonne, puis tout-à-coup il la rejetait comme inexécutable. Tantôt il était silencieux et tantôt il prononçait