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gómez arias.

qui en était une image. Il ressemblait à ce plaisir mêlé de mélancolie et de regret que goûte celui qui revoit les lieux de son enfance. La mémoire peut aimer à revenir sur ce qui n’est plus ; mais l’esprit, changé par d’autres sentimens, ne peut pas jouir long-temps de ces plaisirs qui faisaient autrefois son bonheur.

Le jour approchait, il fallut se séparer. Theodora raconta à la hâte ses aventures et se retira pleine de joie, car elle venait peut-être de passer les momens les plus heureux qu’elle pût jamais connaître en ce monde : ces momens délicieux où deux cœurs séparés par le sort, ou refroidis par le chagrin, s’unissent de nouveau par les liens de l’affection la plus tendre.