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gómez arias.

quoi ne m’as-tu pas arraché la vie au moment où je cessai d’être chère à ton cœur ! J’aurais alors été heureuse ! — Mais non, tu aimas mieux m’abandonner à des musulmans, lorsque je ne tenais à la vie que pour toi seul.

Alors tout ce que ressent une femme injuriée mais aimant encore, s’empara de ce cœur agité auparavant par le tumulte des passions. Theodora pleurait, sanglotait en s’appuyant sur son amant, dont le cœur dur fut ému de pitié en contemplant sa douleur et le changement opéré dans ces traits dont le charme n’avait brillé que pour lui. Il y avait quelque chose de si douloureux dans l’expression des traits de cette infortunée, que pendant quelques instans il oublia toute son ambition et fut rendu à des sentimens plus tendres.

Gómez Arias n’avait plus d’amour pour Theodora, mais la pitié remplaça en partie ce sentiment, lors-