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gómez arias.

hie. Revenu enfin de son excessif étonnement, Don Lope s’écria d’une voix entrecoupée : — Ciel ! Theodora, est-ce toi ?

— Oui, répondit-elle d’une voix sombre, c’est cette malheureuse Theodora que tu as autrefois adorée et que maintenant tu méprises. Mais ne crains rien ; le moment terrible est passé, et je ne puis te faire du mal ; car quoique tu m’aies cruellement trahie, tu es toujours Gómez Arias.

— Grand Dieu ! s’écria Don Lope avec émotion, comment êtes-vous parvenue jusqu’ici ? Quelle était votre intention ?

— Tu le vois, dit-elle en montrant le poignard qui brillait à ses pieds ; et en souriant péniblement, elle ajouta :

— Je suis venue pour te donner la mort, pour obtenir une satisfaction peu proportionnée aux angoisses auxquelles ta conduite m’a pour toujours, condamnée. Oh ! Lope ! Lope ! pour-