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gómez arias.

tu ne fus coupable que d’une seule faute ; dois-tu donc la payer si chèrement ? Le Ciel, en te créant si pure, si belle, a-t-il résolu que pour compenser des dons si précieux, tu connaîtrais toutes les horreurs de l’infortune ? ou dois-tu seulement servir de leçon à toutes celles qui, comme toi, sont riches de grâces et de beauté, afin de les prémunir contre les dangers que ces dons amènent à leur suite ?

Theodora était coupable d’un crime, si toutefois on peut donner ce nom à la colère passionnée du cœur le plus aimant. Elle s’était donnée avec l’enthousiasme le plus dévoué ; et sa générosité, sa confiance avaient été payées par une affreuse trahison. C’était le sentiment de l’injure qui avait troublé ses sens au point de la porter à un acte de délire.

Theodora resta quelque temps incertaine, et l’on eût dit qu’une puissance