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gómez arias.

d’un pas silencieux ; et regarde avec attention Gómez Arias endormi : mille pensées sombres chargent son front pâle ; la vengeance étincelle dans ses yeux noirs ; et ses lèvres livides sont contractées par le sourire amer du désespoir. Elle respire avec peine et agite violemment la main qui tient l’arme brillante. On dirait, à l’expression de sombre démence qui s’est emparée de ces traits jadis si beaux, si mélancoliques, qu’une puissance infernale dirige tous ses mouvemens.

Mais le transport de fureur a cessé. Elle regarde de nouveau celui qui sommeille, et le calme de la mort se répand sur ce visage, naguère si irrité. Immobile, elle semble une statue, elle oublie quel horrible projet l’a conduite en ce lieu. Pauvre Theodora ! — enfant de douleur ! — victime de cette vivacité de sentimens dont la nature ne semble t’avoir douée que pour ton malheur,