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gómez arias.

lueur pâle et incertaine qui ajoutait à l’aspect sombre de ce lieu abandonné.

Gómez Arias, au comble du bonheur, s’était retiré dans son appartement silencieux ; il le parcourait en abandonnant son esprit aux rêveries les plus agréables, et en se félicitant intérieurement sur le prochain accomplissement de toutes ses espérances, — de ses vœux les plus chers. Il ne lui venait pas une seule pensée pénible pour calmer son ivresse ou jeter la moindre ombre sur un aussi brillant tableau. Tout autour de lui contribuait à sa félicité ; — car, hélas ! il ne voyait pas la douleur détruisant à la hâte ces charmes puissans qui l’avaient autrefois captivé ; il n’entendait pas les gémissemens de cette voix créée par la nature pour les accens les plus purs de l’innocence et de la joie. Non, Gómez Arias n’avait pas une pensée pour sa malheureuse victime, et il était loin de présumer qu’elle res-