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gómez arias.

de mettre à exécution mes louables desseins. Je résolus d’abord de combattre ces mécréans, par respect pour la valeur de mon maître ; mais en y réfléchissant, j’ai trouvé qu’il était plus prudent de céder à la nécessité, et que, ne pouvant réussir à sauver la jeune dame des mains des rebelles, il fallait du moins les priver de celui des deux prisonniers dont ils pouvaient faire le plus de cas ; alors, ajouta Roque, au lieu de me servir de mes bras, j’ai eu recours à mes jambes que dans plus d’une occasion j’ai trouvées la partie la plus utile de mon corps.

Gómez Arias réfléchit un moment au récit de son valet, calculant les conséquences probables de cet événement ; et en dépit du chagrin qu’il affectait sur le malheur de Theodora, il pouvait à peine cacher la joie secrète qu’il éprouvait. Le sort venait de lui enlever le seul objet qui pût entraver ses projets