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gómez arias.

et Lisarda s’empressa de sortir, laissant Theodora plongée dans ses sombres réflexions. La malheureuse fille de Monteblanco avait acquis la certitude de la trahison de son amant : Gómez Arias était infidèle et doublement coupable. Theodora ne pouvait comprendre sa conduite froidement barbare, et elle était absorbée, comme lorsque l’on s’efforce de rassembler les souvenirs vagues d’un rêve pénible. Elle passa sur ses paupières ses mains glacées, et quelques larmes s’échappèrent de ses yeux rendus étincelans par le courage du désespoir.

Un sourire amer faisait mouvoir ses lèvres décolorées, autrefois animées par un sourire céleste, et ses doigts tremblans pressaient ce front où se peignait l’égarement. Tout-à-coup elle se leva, comme poussée par une puissance inconnue, s’approcha de la fenêtre pour écouter, et les noms de Aguilar et de