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mais toutefois avec moins de confiance qu’auparavant ; et voyant avec quelle estime Don Antonio de Leyva était traité par Aguilar et par sa fille, il s’empressa de saisir cette circonstance pour affecter un grand mécontentement et pour dire que c’était l’attachement de Leonor pour le jeune de Leyva qui l’avait portée à douter de la fidélité d’un amant sincère, et à le traiter avec froideur.

Mais toutes les plaintes et les sarcasmes de Don Lope ne purent réussir à ébranler les résolutions de Leonor. Son orgueil avait été trop profondément blessé pour qu’elle n’en conservât pas un vif ressentiment ; elle avait d’ailleurs l’esprit trop juste et trop pénétrant pour ajouter encore foi aux tendres protestations d’un homme dont la noblesse de sentimens commençait à lui sembler douteuse, et devenait le sujet de toutes les conversations.