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gómez arias.

rable ; mais il fut de nouveau interrompu par Leonor.

— Épargnez-vous, Don Lope, la peine de parler plus long-temps, soit pour me persuader de la sincérité de votre amour, soit pour expliquer votre conduite ; car je devine fort bien ce que, dans tous les cas, vous pourriez dire.

— Il doit en effet vous être aisé d’apercevoir l’émotion que je cherche à peine à cacher ; et vous devez nécessairement deviner ce que de tels sentimens peuvent m’inspirer. Mais daignez m’excuser si, dans un tel moment, ma passion sort des bornes d’un amour vulgaire ; mon ivresse ne peut se peindre par les lieux communs qui se débitent ordinairement : le jour où je vais unir ma destinée à celle de la femme la plus noble et la plus aimable est certain…

— Arrêtez, Don Lope, dit Leonor d’un ton sérieux ; je ne veux pas discuter sur la grandeur de votre passion