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gómez arias.

amant, avec tout l’abandon d’un cœur passionné.

Il serait difficile de définir les sentimens que cette douce caresse fit éprouver à Gómez Arias. Agité par mille passions, il manquait de forces pour jouer le rôle qu’il s’était prescrit dans ce moment critique, et malgré l’aveuglement de l’amour, Theodora aperçut tout de suite sa froideur et son embarras.

— Qu’avez-vous, Lope ? lui dit-elle avec douceur ; n’êtes-vous pas heureux ?

— Heureux ! oui, Theodora, je suis heureux ; mais ne soyez pas étonnée de mon trouble : car, hélas ! il est inévitable, dans la position difficile où je me trouve : le parti que je vais prendre…

— Oh ! s’écria Theodora, je sens toute la grandeur du sacrifice que vous faites : je sais quel avenir glorieux vous perdez en renonçant à la main de Leonor ; et je comprends fort bien les