— Oh ! vous pouvez bien dire l’heureux époux, madame, car Dona Leonor est une femme accomplie, une femme superbe ; et si elle n’était…
— C’est une femme accomplie ? répéta Theodora.
— Vraiment oui, et une fille soumise. Elle va aller à la rencontre de son noble père, qui fait aujourd’hui son entrée triomphale dans la ville, et elle sera accompagnée par son futur époux et une suite nombreuse et brillante. — Mais, écoutez ; entendez-vous le bruit des chevaux et le son des trompettes ?
Elle courut vers la fenêtre, et Theodora la suivit toute tremblante.
— Les voilà, s’écria Lisarda avec joie, les voilà qui vont partir. Voyez, madame, Leonor monte à cheval, son fiancé tient l’étrier.
Theodora jeta un regard avec crainte, et son cœur fut brisé ; un seul regard suffit pour lui faire voir toute l’horreur