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gómez arias.

— Oui, c’est bien lui que j’ai vu la nuit dernière.


Ce peu de mots exprimait en partie le sujet de sa douleur ; et en effet, quelle idée pénible ! elle avait vu son amant venir la nuit dans ce jardin ; le sourire embellissait ses traits, et ses yeux brillaient de plaisir et d’espoir. Il était heureux, et ne pensait plus à la malheureuse Theodora. Il avait abandonné celle à laquelle il avait juré un amour éternel, celle qu’il avait promis de reconnaître aux yeux du monde pour sa compagne. C’était le comble de l’ingratitude ; et cependant Theodora préférait attribuer la conduite de Gómez Arias à ce plus grand défaut du cœur humain, plutôt qu’à son amour pour une autre. L’idée qu’elle avait à jamais perdu son affection était une souffrance plus cruelle que toutes celles qu’elle avait jusque là endurées ; et, malgré tous ses