Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 3, 1829.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
gómez arias.

de son maître et à s’attirer son indignation. Le valet résolut de garder un silence absolu sur son entrevue avec Theodora ; et il se flatta que les craintes de cette malheureuse fille l’engageraient à prendre le même parti. Il pensa donc qu’une rencontre imprévue était le seul danger à redouter.

Pendant ce temps, Theodora, déchirée par mille craintes et en proie au désespoir, s’était enfermée dans sa chambre. Agitée par des passions diverses, elle résolut d’abord de chercher à voir son amant parjure, afin qu’il s’expliquât sur sa conduite cruelle et dénaturée ; puis tout-à-coup elle fut arrêtée, et en quelque sorte glacée par un sentiment d’effroi. Dans son découragement, elle se jeta sur son lit, ce témoin insensible de ses chagrins, et arrosant de larmes amères les riches étoffes qui le couvraient, elle s’écria :