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gómez arias.

grins, ils allaient devenir encore plus affreux, puisqu’elle était destinée à être victime de la brutalité d’un vil infidèle. La mort seule pouvait la sauver de tant d’ignominie ; et cette triste et dernière consolation lui était refusée ! Elle ne trouvait d’adoucissement à sa douleur qu’en adressant au Ciel de ferventes prières ; mais elle n’entrevoyait aucun espoir d’être secourue. Elle portait sa vue avec empressement aussi loin qu’il lui était possible ; le moindre bruit éloigné, tel que le pas d’un cheval, l’aboiement d’un chien, tout lui faisait espérer un libérateur, mais bientôt cet espoir déçu rendait sa douleur encore plus amère.

Enfin, épuisée par tous ces combats, elle finit par tomber dans une sorte de stupeur et d’insensibilité qui lui fit voir avec indifférence un groupe d’hommes placés à l’entrée de la ville, et des enfans qui se mirent à pousser