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gómez arias.

en le lui rendant encore plus cher, mettait le comble à sa douleur. Elle allait y succomber ; ses sanglots l’étouffaient, mais les larmes qui s’échappèrent de ses yeux vinrent la soulager. Elle regardait autour d’elle, et ne voyait toujours que la sombre monotonie de ces déserts ; le souffle du vent et le cri lugubre de l’oiseau de mauvais augure répondaient seuls à sa douleur, et l’augmentaient encore s’il était possible ; seulement la lune, en perçant par instant les nuages, jetait un voile de deuil sur tout ce qui l’environnait.

Tout-à-coup elle aperçut quelque chose de noir suspendu à un arbre bordant le chemin qu’elle suivait et que le souffle du vent balançait ; un regard de la lune lui fit bientôt voir que c’était le corps d’un homme assassiné. À cette vue Theodora frémit, un froid mortel la glace ; elle tremble, et cependant souhaite d’éclaircir ses soupçons.