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gómez arias.

violence le faisait répéter par les échos des montagnes de ce désert.

Rien ne pouvait égaler la douleur de la malheureuse Theodora ; abandonnée, privée de tout secours, le passé se retraçait fortement à son imagination. Hélas ! c’est toujours dans les momens d’affliction et de péril que nous sommes assiégés par nos souvenirs ! Ils nous peignent sous de vives couleurs le temps qui a fui. Nous regrettons d’autant plus vivement le bonheur dont nous avons joui, que le poids des maux sous lequel nous gémissons alors nous fait trouver bien légers ceux que nous avions connus. Theodora se rappelait la maison paternelle, qu’elle ne devait plus revoir, et les joies innocentes qu’elle ne pourrait plus goûter, et les premières impressions de l’amour le plus pur, et le bonheur d’être aimée avec ardeur ; tout cela était perdu pour elle. La mort prématurée de Don Lope,