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gómez arias.

sort bien plus heureux qu’une Chrétienne n’a droit de l’espérer lorsqu’elle tombe entre les mains des Maures opprimés.

— Hélas ! où me conduisez-vous ? demanda la tremblante Theodora.

— Nous allons te présenter à notre chef Cañeri ; et je puis te promettre que si tes charmes le séduisent, il t’honorera de son choix et peut-être du premier rang parmi ses femmes.

— Oh ! de grâce ! tuez-moi, s’écria Theodora au désespoir, tuez-moi plutôt que de m’avilir ainsi.

En disant ces mots elle se jeta aux genoux de son vil oppresseur.

— Te tuer ! répéta Malique ; oh ! non vraiment, tu es trop aimable et trop belle pour cela. C’est la douleur que te cause la perte de celui que tu aimais qui te fait souhaiter la mort, mais dans peu de temps tu me remercieras de te l’avoir refusée : Cañeri te fera oublier