Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
gómez arias.

Ah ! viens défendre ta pauvre Theodora !

Ces plaintes firent rire les Barbares, et Malique lui répondit :

— Madame, que ce Lope soit votre époux ou votre amant, il est inutile de l’appeler, car je crois qu’il ne peut vous entendre ni vous secourir ; vous n’avez d’autre parti à prendre que de vous calmer et de vous soumettre à votre sort.

Theodora était trop absorbée par mille idées pénibles, pour faire attention à ce qu’il lui disait. Mais il en était une qui l’occupait par-dessus tout, malgré ce qu’avait de terrible la vue de ces brigands des montagnes, et l’avenir qu’elle pouvait déjà prévoir. Elle ne sentait qu’un seul malheur dans lequel consistait toute l’horreur de son sort : elle ne voyait pas l’objet de ses plus tendres affections, son seul protecteur, l’homme pour qui seul