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gómez arias.

rang, comme fortune et comme nom. Il se voyait l’époux de la plus belle et de la plus noble Espagnole, le gendre d’un guerrier vénéré, et l’objet des plus honorables distinctions. Son orgueil allait être satisfait, ses désirs les plus chers accomplis. Il portait à ses lèvres la coupe du bonheur, et l’enivrement de ce doux breuvage lui fit bientôt oublier entièrement celle qu’il avait rendue à jamais malheureuse.

Hélas ! les rêves sur l’avenir seront toujours plus puissans que le souvenir du passé ! et ce que la beauté, la gloire et les honneurs ont d’éblouissant l’emportera toujours sur une fille tendre et simple dont l’amour n’avait plus rien à promettre et à accorder.

Mais pour en revenir à Gómez Arias, la promptitude avec laquelle il s’était décidé à partir avait tellement frappé Roque, qu’il restait muet et immobile