Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
gómez arias.

ardeur l’amour d’une jeune fille confiante, et cependant comment s’était-il conduit envers elle après être devenu l’objet de ses plus tendres affections ? Après lui avoir fait perdre l’innocence et la paix du cœur, l’avoir séduite, enlevée au meilleur des pères, il l’abandonnait, avilie à ses propres yeux et livrée à ce que la honte, le repentir et l’amour trahi ont de plus amer. Telle une tendre fleur que l’on cueille à peine éclose, afin de jouir prématurément de son doux parfum, et que bientôt l’on rejette impitoyablement.

L’imagination de Don Lope était assaillie par une foule de réflexions pénibles, et il fallait, pour les dissiper, la perspective d’un avenir aussi brillant que celui qui lui était promis. Ne voulant s’occuper que d’idées agréables, il se retraçait tout ce que son union avec Leonor de Aguilar offrait d’avantageux à son ambition, comme