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gómez arias.

ment ce même vague qui flatte et éblouit les hommes bien plus que la vertu, sentiment bien plus noble, mais aussi bien plus sévère et bien plus précis.

Gómez Arias semblait observer de la manière la plus scrupuleuse les principes reçus de l’honneur ; il ne pouvait tolérer qu’on y dérogeât par un mot, un regard ou un sourire. Sa parole était inviolable, sacrée. Il aurait cru sa réputation à jamais ternie s’il eût faibli dans une de ses promesses ; et en même temps il usait avec sang-froid de toute son adresse pour tromper une femme faible et sans protecteur. L’honneur l’obligeait à acquitter fidèlement ses dettes de jeu, même lorsqu’il avait le droit de douter de la délicatesse de son créancier, et cependant ce même honneur lui permettait, sans manquer aucunement aux principes, d’être sourd aux réclamations bien plus justes, bien