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de lever les épaules, en tenant l’étrier de Don Lope.

Gómez Arias s’élança rapidement sur son cheval ; il allait partir, lorsque, jetant un dernier regard sur la victime qu’il abandonnait, il sentit son cœur ému, et hésita pendant un instant.

Il y a quelque chose de touchant dans le sommeil d’une jeune et belle femme. Son visage, qui n’est agité ni par les passions, ni par les inquiétudes, semble plus doux et plus rempli d’attraits. L’imagination de celui qui la contemple se pénètre plus fortement de ses charmes, et découvre plus facilement chaque beauté de la jolie dormeuse. Mais la conviction que cette belle créature, se confiant à la protection d’un homme, dort dans une innocente sécurité au moment où elle va être abandonnée, doit éveiller dans l’âme un sentiment déchirant. Tel était le som-