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gómez arias.

Theodora regarda Roque avec le plus profond étonnement ; et celui-ci, craignant qu’elle ne doutât encore de sa véracité, reprit d’un ton sérieux et affirmatif : — Oui, Madame, on vous a trompée ; mon maître existe.

— Il existe ! s’écria Theodora toute tremblante ; il vit ! grand Dieu ! où est-il ?

— Dans cette ville, et il va venir bientôt dans ce palais. Mais, Madame, je ne puis vous en dire plus ; permettez que je m’éloigne ; et puissiez-vous en faire autant !

Nous l’avons déjà dit, Roque n’avait pas le cœur dur et cruel, et s’il paraissait approuver la conduite de son maître, c’était par crainte plutôt que par méchanceté. En ce moment, il se trouvait dans la plus cruelle perplexité, prévoyant les tristes résultats que pourrait avoir une rencontre de Gómez Arias avec la malheureuse victime de ses passions, et il regrettait presque