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gómez arias.

actuelles. Ce calme de la nature, cette pureté imposante de la voûte céleste, le bruit du feuillage, le parfum des fleurs ; ces grands arbres qui, semblables à autant de fantômes, avaient les pieds enveloppés dans l’obscurité et la tête éclairée par une douce lumière, l’agréable murmure de la brise, tout contribuait à la plonger dans la rêverie la plus douce. Mais tout-à-coup elle prête une oreille attentive, car il lui semble avoir entendu le son d’une voix chérie ; elle regarde avec anxiété, comme si elle eût espéré voir paraître son amant. Les branches d’un bosquet de myrte sont agitées d’une manière étrange, bientôt elles s’écartent, et livrent passage à une figure grande et majestueuse. Mais est-ce bien une réalité ? Theodora ne se laisse-t-elle pas abuser par quelque illusion imaginaire ? Non, c’est lui, c’est Gómez Arias ; il n’y a point là de méprise ; elle regarde