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gómez arias.

sur les immenses palais et les hautes tourelles de Grenade, et colorait les bosquets de citronniers des jardins de Don Alonzo d’une lueur chaste et argentée ; tandis qu’elle se reflétait en longs rayons sur le lac paisible, ou en perles brillantes sur l’eau limpide qui tombait en cascade dans des bassins de marbre.

Que ce calme est beau et imposant ! C’est dans un tel moment que l’imagination fatiguée peut comprendre quel doit être le doux repos d’un esprit surnaturel. Mais, écoutez ! Ce parfait silence vient d’être interrompu par un léger bruit ; c’est celui d’une fenêtre moresque : elle s’ouvre, et une femme s’y avance ; elle est plongée dans la contemplation ; ses yeux sont fixes, tous ses traits sont immobiles ; elle appuie son front d’albâtre sur sa main, et regarde, avec la distraction d’un esprit préoccupé, les eaux qui coulent au-