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gómez arias.

commençaient déjà à se décomposer et présentaient un spectacle horrible et dégoûtant. La garnison révoltée ouvrit aux Chrétiens les portes du château. El Negro, abandonné de tous ses compagnons, continuait à marcher tristement sur la plate-forme. Les Chrétiens, respectant son courage et voulant sauver sa vie, lui envoyèrent un Héraut pour l’inviter encore une fois à se rendre, déclarant qu’il avait fait son devoir, et que la mort serait le résultat d’une plus longue résistance. Il reçut ce message avec un sourire, dans lequel était mêlé autant de mépris que de désespoir ; puis, saisissant l’Adarga[1] qu’on lui présentait, et qui était un signe de paix, il le jeta dédaigneusement sur la terre et le foula sous ses pieds.

  1. L’Adarga était une espèce de bouclier dont les Espagnols se servaient à cette époque. Présenter l’Adarga, c’était offrir la paix. C’était un usage auquel avaient souvent recours les personnes chargées d’une mission pour l’ennemi. Trad.